Santé - Pharma - Les Echos de la semaine du 11 au 16/12/2021

Par : Trackio - 2021-12-19

Le Syndicat et l’Ordre des pharmaciens tapent du poing sur la table

Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et le Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) ont évoqué cette semaine plusieurs questions liées au secteur, dressant la situation des pharmacies d’officines en Algérie. Trois alertes ont notamment retenu l’attention de la presse. Dans un communiqué, les deux organisations ont d’abord alerté contre un surnombre des officines en Algérie. «La commission dénonce le surnombre et l’état de saturation en matière d’ouverture d’officines pharmaceutiques, par le recours excessif et exagéré à la circulaire 003 sur les zones enclavées et demande son annulation», lit-on.  La circulaire 003 de l’arrêté n° 02 du 15 janvier 2005 fixant les conditions d’installation, d’ouverture et de transfert d’une officine pharmaceutique adressée aux directeurs de la santé, a été mise en place pour combler l’insuffisance dans la couverture en officines à l’époque. Ce surnombre est d’autant plus inquiétant que selon le Snapo, qui qualifie la situation économique des pharmaciens de « catastrophique », 60 à 70% des pharmacies vivent dans de réelles difficultés financières. Sur un troisième volet, les deux organisations ont également dénoncé la vente en ligne, sur les pages web et réseaux sociaux, des médicaments, « notamment ceux introduits de manière frauduleuse sur le territoire national ».

La liste des médicaments dispensés en officine publiée

Le même secteur de la pharmacie d’officine a appris cette semaine la publication de la liste des médicaments dispensés en officine comportant près de 2.200 spécialités, réparties à travers 23 classes thérapeutiques. L’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques a tenu sa réunion périodique ordinaire dimanche dernier, consacrée essentiellement à l’élaboration et la publication de la liste des médicaments dispensés en officine dont le Ministère de l’Industrie Pharmaceutique veille sur leur disponibilité. Etablie sur la base d’une « approche consensuelle et inclusive avec l’ensemble des opérateurs pharmaceutiques et des partenaires sociaux », cette liste se veut être, selon le ministère, un référent national en matière de disponibilité avec un double objectif : dresser la liste des médicaments remboursables disponibles en vue d’informer les médecins prescripteurs, et veiller à la disponibilité continue de ces médicaments en anticipant toute rupture de stock et en proposant des mesures adéquates en cas de tension d’approvisionnement.  

Faible affluence du personnel de l’éducation à la campagne de vaccination

Cette semaine a également été marquée par le lancement de la campagne de vaccination au profit du personnel de l’éducation, afin de contrer, d’une part, l’épidémie dans les établissements scolaires et booster, d’autre part, le rythme de la vaccination en Algérie. Néanmoins, l’appel du ministère de l’Education n’a pas eu l’effet escompté. Les médias évoquent ainsi une « timide » voire une « faible » affluence du personnel du secteur, d'autant plus que cette campagne prend fin ce jeudi 16 décembre 2021.

Covid-19: les structures hospitalières « prêtes à faire face à une éventuelle 4e vague »

Selon des spécialistes, la quatrième vague de l’épidémie de coronavirus est déjà là. Le ministère de la Santé, lui, a décidé de profiter de la stabilité de la situation actuelle pour se préparer à une éventuelle augmentation des cas de contaminations. Le ministre a émis des instructions à l'effet de « consacrer des hôpitaux et des services Covid-19, selon le nombre des cas recensés sans toucher aux spécialités importantes, telles que l'oncologie, la gynécologie, la maternité, la réanimation, la chirurgie générale, les urgences et la pédiatrie ». Le premier responsable de la tutelle a appelé les directeurs de santé à « élaborer un inventaire détaillé des stocks d'oxygène dont disposent les structures sanitaires et d'un état des lieux des équipements médicaux disponibles, en plus de la maintenance et du contrôle du matériel », insistant sur l'impératif « de s'enquérir de la situation des différents établissements de santé, notamment au vu de l'augmentation des cas de contamination enregistrés dans les wilayas ».

70% des cas d’atteinte par le cancer de la prostate sont découverts trop tard

C’est le chiffre avancé par le Pr. Zohra Imessaoudène, chef de service, lors d’une journée scientifiques d’études sur le cancer de la prostate, organisée cette semaine par l’association Errahma de Boumerdès, à l’Institut national de formation paramédicale supérieure de la même ville. 70% des cas du cancer de la prostate dépistés sont métastatiques, c’est-à-dire sont découverts à un stade très avancé. Plusieurs spécialistes ont insisté sur le rôle primordial du médecin généraliste dans la prise en charge des malades. Un médecin a souligné que « malheureusement, plus de 50% des généralistes ne pratiquent pas le toucher rectal indispensable à un examen de la prostate avant de demander le test PSA ». Les intervenants ont également recommandé une généralisation du dépistage à tous les hommes de plus de 50 ans sur tout le territoire national.

« Nous sommes dans la 4e vague », avertit le Pr. Rachid Belhadj

Il ne fait aucun doute, pour le Pr. Rachid Belhadj, chef de service de médecine légale au CHU de Mustapha-Pacha, que la 4^e vague de l’épidémie de coronavirus est déjà là.  Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, cette 4e vague est beaucoup moins grave que la 3e qui a été la plus meurtrière ». Selon lui, l’expérience acquise durant les précédentes vagues a amélioré le diagnostic et la prise en charge des patients atteints du Covid-19. « Nous avons acquis une expérience de la gestion de ces crises et nous avons tiré les enseignements notamment dans la gestion du personnel et des moyens ». Toutefois, il a fait état d’une « insuffisance pour les lits de réanimation ». Il insiste sur le fait que « le problème ne se situe pas dans l’infrastructure ou l’équipement, mais dans la ressource humaine. Il y a un épuisement de la ressource humaine qui doit être mobilisée 24h sur 24h en réanimation. »

« 95% des patients en réanimation ne sont pas vaccinés »

Le même spécialiste a déclaré, à la même radio, que « 95% des patients covid-19 qui développent des formes graves et qui sont actuellement hospitalisés en réanimation ne sont pas vaccinés. En revanche, les patients vaccinés et qui ont été contaminés durant cette vague ont développé des formes mineures. » Pour le Pr. Belahdj, il s’agit de la « preuve de l’efficacité du vaccin ». Il préconise alors « la mise en place du pass sanitaire, accompagné d’une stratégie de communication, de prévention et de contrôle, pour ne pas pénaliser la partie de la population qui est vaccinée et qui a compris les dangers de cette pandémie, par de nouvelles mesures de confinement. »

Covid-19: détection d'un premier cas du variant Omicron en Algérie

Un premier cas du variant Omicron de la pandémie du Coronavirus a été détecté en Algérie. « Dans le cadre de l’activité de séquençage des virus SARS-CoV-2 effectuée par l’Institut Pasteur d’Algérie, notamment dans le contexte de la surveillance des variants circulants, il a été procédé ce jour 14 décembre 2021, à la détection du premier cas du variant Omicron (B.1.1.529), en Algérie »,  a annoncé dans un communiqué l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Il s’agit « d’une personne de nationalité étrangère, rentrée sur le territoire algérien le 10 décembre 2021 et qui a fait l’objet, dans le cadre des dispositions et protocoles sanitaires arrêtés par les autorités algériennes, d’un test antigénique à son arrivée au niveau de l’Aéroport Houari Boumediene d’Alger, déclaré positif, d’où l’orientation du test PCR de l’intéressé vers le laboratoire de référence de l’Institut Pasteur d’Algérie ».

Les Assises de la santé reportées à janvier

Prévues pour la semaine prochaine, c’est-à-dire le 21 et 22 décembre, la date des Assises nationales sur la réforme du système de santé a été reportée au mois de janvier 2022. Le ministère de la santé, mené par Abderrahmane Benbouzid, a annoncé ce report, suite à une réunion de coordination des préparatifs de cette rencontre nationale.

Pfizer confirme des résultats positifs de sa pilule anti-covid

Pfizer a confirmé cette semaine que sa pilule anti-Covid réduisait de près de 90% les hospitalisations et décès chez les personnes à risque lorsqu’elle est prise dans les premiers jours après l'apparition des symptômes, selon les essais cliniques. Le vaccin du laboratoire américain, quant à lui, protège à 70% des cas graves Omicron. Les résultats de l'étude sur la pilule anti-Covid s'appuient sur la totalité des participants aux essais, soit plus de 2.200 personnes, et confirment ce qui avait été annoncé début novembre à partir de résultats préliminaires. Aucun décès n'a été enregistré parmi ceux ayant reçu le traitement. Les participants étaient non vaccinés et présentaient un haut risque de développer un cas grave de Covid-19.